Dans les starting-block
Samedi 24 mai, les premières voitures, avec ou sans bateau, arrivent. Le badge qui ouvre le portail, passe d’une main à l’autre, tandis que nous préparons l’affichage officiel. Les inscriptions ouvrent avec un peu de retard. Cette année, j’officie directement sur le fichier donné par le formulaire d’inscription. Vérification des licences, confirmation ou changement de numéro de voile. Les noms et les visages, connus et moins connus, s’enchaînent. La matinée file à toute vitesse. L’heure du repas pointe le bout de son nez alors que les bénévoles du Cercle de Voile de Moisson Lavacourt arrivent. Après un briefing d’organisation, il est temps d’enfiler nos habits de lumière. L’embarquement se fait sous un ciel couvert tandis que les premiers régatiers s’élancent sur l’eau.


C’est un bon médium, tirant gentiment à droite, qui nous attend. Le vent est dans l’axe du plan d’eau. La ligne de départ est au niveau de la terrasse de la cafeteria de l’Île de Loisirs des Boucles de Seine. Le point de vue est idéal et les promeneurs ne ratent pas une miette du spectacle. Le Comité de Course ne chôme pas et le groupe IND engage les hostilités. Le départ est bon et les premiers » TRIBORDS » se font entendre dans la foulée. Sur le Zodiac du jury, je commence à immortaliser la régate. L’exercice n’est pas facile, l’eau clapote et fait rebondir le semi-rigide. Rodée et fine connaisseuse de la flotte des Optimist, Paule Marie les envoie directement sous pavillon U. Ce dernier limite le risque de faire un rappel général. Les compétiteurs sont précis et la ligne est claire. Le départ est bon. Suivent ensuite les Optimist École de Sport et les Open Skiff. Sur la même procédure, les deux groupes se scindent vite et tout se passent dans le calme et la bonne humeur.

Quand le vent monte
C’est pour la deuxième série de départs que les choses se cossent. Le troisième groupe est à peine parti que le dernier IND franchit la ligne d’arrivée. Le départ est relancé dans les minutes qui suivent. Luc est au viseur et voilà le premier rappel général du week-end. Pas de doutes, ils étaient trop nombreux au-dessus de la ligne pour voir les numéros de voile fautifs. Qu’à cela ne tienne, Paule Marie déploie le noir directement, pas de troisième chance. L’objectif est de faire au moins trois courses, quatre dans l’idéal. Il ne faut pas lambiner et enchaîner au mieux. Sous pavillon noir, si la ligne est mordue, c’est une disqualification sonnante et trébuchante qui s’abat sur les coureurs. Et celle-ci ne peut pas être supprimée. Avec trente autres concurrents pour le classement IND, une disqualification est dure à rattraper.
Ce premier jour est sportif. Les pointes de vitesse sous spi sont notables. Les équipiers des doubles ne descendent pas souvent de leurs câbles de trapèzes. Quelques dessalages sont à noter. D’un côté, les Optimist écopent, de l’autre, la drisse de spi du RS500 décide qu’elle a assez travaillé et lâche son équipage. La journée est dense et, à l’arrivée de la troisième course, les Optimist École de Sport sont renvoyés à terre. Le reste de la flotte s’engage sur la quatrième procédure. Les corps fatiguent et les voix s’échauffent un peu plus. Les « TRIBORDS » et « PROTEST » se font entendre plus fort. Chez les IND, la flotte est plutôt studieuse et les erreurs sont réparées par les concurrents, les unes après les autres. Au retour à terre, je fais un tour sur le parking et constate que les visages sont un peu fermés. En revanche, les sourires ne manquent pas. Dans l’ensemble, tout le monde est content, mais la journée n’est pas finie pour autant. De retour au PC Course, je retrouve le jury et les réclamants qui préparent la suite. Tandis que Fabrice et moi amorçons le recensement des résultats, le jury enchaîne les réclamations. L’heure tourne et le pot d’accueil est mis en place. Fabrice et moi croulons sous les numéros de voile et les extractions de classement. Il nous reste assez de temps avant le repas pour partager une bière avec les snipistes et l’équipage du Vaurien. Cette bulle de calme est agréable, car, après le repas, il faut terminer les classements pour les IND et les ILCA. Il est 21 heures quand nous terminons. Le contact avec l’oreiller est la conclusion dont nous avions tous besoin.

On prend les mêmes et on recommence

En ce dimanche matin de mai, le vent est présent dès notre éveil. Le réfectoire s’anime des voix des enfants qui ont dormi sur place. La journée commence par une correction dans le classement IND. En effet, un coureur nous fait part de son doute quant à sa place au général. Après vérifications, nous lui avions ajouté trente bonnes minutes lors de la saisie la veille. Une fois la correction effectuée, j’arpente le parking. Les taux découvrent des voiles prêtes à être hissées. Les réglages sont ajustés et, rapidement, la flotte s’agglutine au bord de l’eau, prête à en découdre.
Aujourd’hui, il nous manque un bénévole, je rejoins donc l’équipage Comité de Course sur le Jaja. Je suis chargée de la manipulation des pavillons. Autant l’avouer, d’entrée de jeu, il y aura eu quelques cafouillages. On ne s’improvise pas Comité de Course. Connaître la procédure ne fait pas d’un régatier averti, une personne efficace du premier coup.
Quand la flotte se met à l’eau, sur le Comité, nous accusons un peu de retard dû à la mise en place de chacun. Néanmoins, à 10 h 30, le premier départ est donné. Les IND s’élancent avec vigueur vers le premier passage de marque, sous le regard, toujours précis, du jury. De notre côté, Joseph Dollé, notre stagiaire du jour, est chargé de la manipulation des flammes de parcours. Tout au long des heures qui suivront, la une laissera place à la deux et ainsi de suite. Les courses s’enchaînent pour chaque série. Quelques régatiers demandent pour combien de courses, nous partons. L’objectif est d’en faire quatre pour les École de Sport et cinq pour le reste de la flotte. Petit à petit, le vent monte et des nuages viennent couvrir notre horizon. Alors que les premières gouttes tombent gentiment, les derniers IND passent la ligne d’arrivée. Nous décidons de les relancer tout de suite. De l’avis global, attendre sous la pluie n’est vraiment pas agréable.
Claire.C