Trois régates en une au Cercle de Voile de Moisson Lavacourt
Nous voilà de retour au Cercle de Voile de Moisson Lavacourt, pour une régate sportive. En ce week-end d’avril, les Weta, 470, Fireball et leurs copains nous donnent rendez-vous. Côté 47tiste, c’est la Coupe Claudia, une régate incontournable du début de saison. En effet, il s’agit de l’ouverture du circuit Promotour. À l’issue des deux jours, il y aura donc trois classements distincts : les 470, le Weta et les interséries, juste assez nombreux.
Désormais habituée du club, je prends mes aises et salut les bénévoles. Moins nombreux, cette année, tous les régatiers sont réunis côté CVML. Au petit matin, le vent attendu est médium et le soleil est aussi de la partie. C’est donc un samedi printanier qui s’annonce. Tandis que chacun prépare son embarcation, je me promène dans le parking. Finalement, l’avantage de ne régater que le deuxième jour, c’est que j’ai le temps d’échanger avec les membres du club. Je retrouve Claire et Sylvain qui naviguent en RS 500 et Christian Chapelin qui me présente son Weta.
La matinée passe à toute vitesse et un peu avant le repas, je me rends à la réunion d’organisation. Paule Marie et Roland, au Comité de Course, mènent les préparatifs avec brio. L’équipe est rodée et après le briefing, les bateaux descendent la cale de mise à l’eau.

À vos marques ? Prêts ? Régatez !
C’est une quinzaine de voiliers, en tout, qui s’élancent sur le lac en début d’après-midi. Le vent est monté et le Comité de Course, ainsi que les bénévoles, sont bien décidés à rendre cette compétition mémorable. Les départs s’enchaînent, d’abord les Weta, les plus rapides, puis tous les autres. Chez les Weta, Christian Chapelin prend vite le dessus sur la flotte. De fait, ce dernier enchaîne les victoires. Chez les dériveurs, la musique est un peu différente. D’abord groupée, la flotte s’étire petit à petit et les écarts se creusent. Les premiers sont indéboulonnables et ce sont les chaises musicales pour les places suivantes.

Mais où sont les freins ?
Au cours de l’après-midi, le vent monte. Depuis le bateau moteur, j’assiste à quelques figures libres et dessalages sans gravité. Tous les équipages s’accrochent pour finir chaque course dans les temps. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas une mince affaire. Alors que l’instabilité règne à la marque au vent, sous le vent du parcours, la pression est des plus fortes. Par conséquent, trouver le bon moment pour faire son empannage n’est pas facile. Le bord de portant est corsé.
Ces conditions exigeantes fatiguent les corps et les esprits et, avec le temps, le nombre de spis hissés diminue. Même au vent arrière, j’en vois préférer la sécurité du virement de bord. C’est dire si les moins aguerris misent sur la prudence. Chez les Weta, les coups de gîtes sont impérieux et le parcours défile à une vitesse impressionnante. Néanmoins, pas de baignade à signaler pour cette flotte. Nous déplorons seulement le démâtage de Gérard Daugey, avant même le départ de la première course. En quelques pointes de vitesses, les génois ont disparu et les concurrents sont au ponton.


Retour à terre salvateur
Sur la plage, les cœurs sont essoufflés et les corps endoloris, mais sur les visages, il n’y a que des sourires heureux. Chacun à leur niveau, les équipages sont joyeux et partagent, tour à tour, leurs réussites et leurs déboires. Finalement, après quelques coups de gîtes impromptus, chacun est content de retrouver le plancher des vaches, avec déjà un nouvel objectif en tête, une douche bien chaude. Très vite, les voitures se parent de leurs plus belles combinaisons. Tandis que les tauds fleurissent sur les bateaux. Eux aussi, ont bien mérité une bonne nuit de sommeil.
Il est de coutume, durant cette régate, de se retrouver autour d’un très bon repas, préparé par le chef de l’Île de Loisir. Comme chaque année, c’est un délice de l’entrée au dessert. Férus de remaniements, les 47tistes ne tardent pas à réarranger la salle. Un peu d’huile de coude plus tard et c’est une seule grande table biscornue qui est composée. Fatigués par la journée, vers vingt-deux heures, c’est une désertion générale qui envoie tout le monde au lit.
Demain, on reprend les mêmes et on recommence.
Nouveau jour, nouvelle vie ?
Au petit-déjeuner, certains sont plus réactifs que d’autres et les conversations vont déjà bon train. À grand coup de » De toute façon, c’est mon dos que tu verras aujourd’hui « , c’est en toute amitié que les amis s’envoient des petites piques bien senties. De quoi se mettre en jambes, car, en ce dimanche matin, le vent est réveillé. Le fait est assez rare pour être mentionné. Éole, généralement absent au réveil, se faisait entendre sans même avoir besoin d’ouvrir les rideaux pour le confirmer. Notons également que ce dernier est presque dans l’axe du lac. Ma barreuse étant de retour, j’entre à mon tour dans la compétition. Sans trop d’illusions toutefois, nous avons trente points de retard.
Advienne que pourra !
Je prépare mon bateau, foc, tension, spi, grande voile. En bas de la cale, dès que les Weta sont partis, nous ne traînons pas. Florence et moi montons à bord, à peine le temps de border les voiles que je suis déjà plein trapèze. L’hiver n’a pas été riche en navigations, nous sommes un peu rouillées. L’échauffement commence avec une série de virements de bord.
Premier départ pour les Weta, puis les IND. Le nôtre est assez correct. Nous choisissons l’option de droite et passons troisième à la première marque. Nous ne lâchons rien jusqu’au bout et gardons notre place. Un manque de prévoyance sur le deuxième départ nous met dans le rouge, la réparation nous fait partir après tout le monde. Nous tentons le tout pour le tout par le centre droit du parcours, objectif vent frais. Contre toute attente, cela paie. Nous remontons doucement la flotte. Mais dans les cent derniers mètres, le vent perd en pression et les adonnantes sont moins nombreuses. Nous perdons notre gain et la flotte nous passe devant. Les deux dernières courses sont fatigantes. Le vent baisse et il faut faire attention à bien réguler les voiles. Les réglages changent régulièrement et les zones de basses pressions se négocient durement. Quelques erreurs de lecture nous font prendre des risques inconsidérés, nous terminons quatrième et cinquième sur ces courses.


Les jeux sont faits
La pavillonnerie annonce le retour à terre. Dommage, pour nous, une cinquième course nous aurait fait remonter un peu plus dans le classement. C’est par le travers que le vent nous ramène vers le club. Tout le monde a, à peine, le temps de cligner des yeux qu’il faut relever le safran et la dérive et choisir une zone pour accoster. Ce dernier est acrobatique avec ce vent de travers. Après cela, l’ascension n’est rien de plus qu’une épreuve supplémentaire. Qu’il s’agisse de son bateau ou de celui des autres, l’entraide est de mise et les remerciements sont nombreux.
Par conséquent, il ne nous reste plus qu’à ranger les voiles. Arrivent ensuite le démâtage et le chargement des remorques. La journée se poursuit avec la lecture du classement et la remise des prix. Comme chaque année, nous repartons tous avec une terrine et une bouteille de bière. Le CVML nous prend, chaque année, par les sentiments, c’est peut-être pour cela que nous revenons.
Le club aurait-il trouvé la recette du succès ?

Retour maison
Il fait beau et il fait presque chaud, le vent ne faiblit pas et il est temps de se dire » Au revoir » et de regagner nos pénates. Sur le parking, les derniers mots que nous entendons sont : » Bon retour, on se revoit à Lyon ? » , le prochain rendez-vous du circuit Promotour 470, en mai.
Chez les 470, c’est le FRA 47, d’Hervé Bernad et Alain Bellon du CN Ablon, qui l’emporte. Tandis que chez les Weta, c’est Christian Chapelin du CVML qui gagne, s’offrant le luxe de ne pas gagner toutes les courses.


Et moi, je vous dis bon vent et à la prochaine !